Younes Duret Design – Damasquinerie Artisanat

Qu’est-ce qu’on fait maintenant avec tout ça?

02-Intentions

24.02.2010

18 Commentaires

« Bon, c’est bien beau, mais qu’est-ce qu’on fait maintenant avec tout ça? » C’est généralement la question que je me pose après l’étape de « CONSTATS ». Il s’agit donc dans cette nouvelle étape de synthétiser tout le travail qui a été fait en amont et d’en tirer des conclusions.
Il est donc temps de clore l’étape « CONSTATS » car je dispose d’éléments en quantité suffisante pour me permettre d’élaborer un plan constitué de toutes mes intentions (merci à Maher et Réda pour le coup de main). L’étape d’ « INTENTIONS » définit les axes formels qui seront réalisés par la suite. Ces thématiques formelles doivent intégrer toute l’étude faite au préalable.

Voici les axes et thématiques qui seront à développer et à prendre en compte dans la création des objets:

  • #1: Faciliter les étapes de fabrication de damasquinerie:
    En effet, les étapes précédentes ont révélé que la matière subissait de nombreuses transformations avant d’aboutir au produit fini. L’idée serait donc de facilité la fabrication tout en gardant ce qui fait la particularité de la Damasquinerie. Nous éliminerons ainsi l’intervention du forgeron et du soudeur (ce qui règle aussi une partie du problème d’oxydation) pour se consacrer uniquement sur des formes planes découpées, assemblées ou pliées. Toute fois, je conserverai dans mon cahier des charges quelques objets arrondis simples afin de laisser place à différentes alternatives.
  • #2: Créer des objets fonctionnels et utiles:
    Les différentes études indiquent que 90% des objets créés par les artisans Damasquineurs ne présentent aucune utilité. Ils sont plus une prouesse technique et esthétique qu’une vraie réflexion sur l’usage. Il est donc nécessaire de réfléchir sur des objets à la fois fonctionnels et ergonomiques.
    Cependant, nous ferons très attention à ce que la fonctionnalité de l’objet ne complexifie pas sa fabrication.
    Une autre contrainte à prendre en compte lors de notre travail de Design Produit est le coût. En effet, la Damasquinerie étant un travail fait main et d’une grande précision, son prix se calcule donc en cm2. Ainsi, notre travail créatif s’axera sur des objets dont la surface damasquinée sera cohérente avec un prix de vente finale.
  • #3: Travailler sur des objets ouverts qui peuvent subir des modifications:
    Bien sûr, il faut toujours garder en tête que les objets créées seront fabriqués par les artisans. C’est pourquoi, il est impératif d’envisager la possibilité pour les artisans de personnaliser eux même ces objets. Mes créations devront avoir une vie indépendante après leurs conceptions.
  • #4: Dynamique, jeune et branché!
    Pas besoin d’en dire plus… sortir l’artisanat de cette image dépassée et ringarde. Concevoir des objets innovants et impactants.
  • Voici donc la liste des produits qui correspondent à mon cahier des charges:

  • Lumineux:
    Appliques, plafonniers, lampes sur pied, lampes de chevet, bougeoirs.
  • Arts de la table:
    Plateaux, coupe de fruits, ronds de serviette, panière à pain, salière, poivrière, porte serviette en papier, boîtes à épices.
  • Décoration:
    Miroirs, cadre photo, étagères, porte clefs, vide poche, boites divers pour stylo et papier, horloge, brûle parfum.
  • Fashion:
    Porte cartes de visite, bouton de manchette, boucle de ceinture, miroir de poche, porte sac, accroche billet, pique à cheveux.
  • N’hésitez pas à me laisser des commentaires pour me proposer d’autres types de produits. La liste reste ouverte.

    EDIT du 25 février 2010:
    Maher vient de soulever une question intéressante: faut-il redessiner les motifs traditionnels ou laisser aux artisans la possibilité de créer leurs motifs? En d’autres termes, la création d’objets dit « de design » (même si je n’aime pas utiliser le mot design comme un adjectif) ne suffit-elle pas à revaloriser l’artisanat de Damasquinerie? Reconnaitrons-nous un travail artisanal de damasquinerie sans ces motifs traditionnels?


    18 Commentaires

    Merci à toi Younes pour cette opportunité et pour cet espace d’échange. Pour la liste des produits : Accessoires de bureau: coupe papier, range cartes visite
    L’art de la table: porte serviette en papier, dessous de plat, dessous de verre http://www.sophalys.fr/fiche_produit.php?id=2001
    Accessoire de cuisine: boîtes à épices. Une autre question se pose: est ce que tu as la possibilité d’intégrer un autre matériau (verre, bois, cuir)?

    – « cartes de visite » est déjà dans la liste dans Fashion.

    – « coupe papier » c’est bien mais j’ai l’impression que plus personne n’utilise de coupe papier.

    – « porte serviette en papier » est une bonne idée.

    – « dessous de plat et dessous de verre » j’y est pensé mais j’ai peur pour l’oxydation (contact avec les liquides).

    – « boîtes à épices » bonne idée, je la rajoute.

    – ouais ya moyen d’insérer d’autres matériaux mais l’idéal est de faire sans.

    La problématique de redessiner les motifs traditionnels et son impact sur l’identité de l’objet damasquiné constitue une étape importante dans ton intervention dans ce secteur qui est la damasquinerie. En effet, tu as proposé de faciliter les étapes de fabrication de damasquinerie ce qui permet un gain de temps et d’argent et pour plus faciliter le processus de fabrication, il est préférable de simplifier ou de redessiner les motifs existants pour faciliter la tâche de l’artisan et pour donner ta touche personnelle (le « + » qui va faire la différence).

    je suis du même avis que Maher, je pense qu’arriver avec des formes nouvelles, des motifs differents risquerait de perturber les artisans. l’idéal serait d’aiguiller leur savoir faire vers un nouveau chemin
    garder les memes motifs, pourquoi pas, mais leur reserver des espaces bien définis : des frises, des surfaces fournies par opposition à dautres plus sobres… etc ca faciliterait la chose, ca reduirait le temps de travail sur un objet …

    sinon aujourd’hui jai dej avec un pote au bord dune terrasse et le vent m’a litteralement SOUFFLE une nouvelle idée:
    qui dit jolie table, dit jolie nappe non? ( ah bon? je continue); mais qui dit vent dit aussi perte de temps à replacer la nappe, dispacher ses plats, son couteau, sa fourchette, et ses coudes sur les 4 bords de la tables pour garder le tout au bon endroit…
    bref, pourquoi ne pas dessiner des sortes de coins qu’on accrocherait au 4 coins de la nappe,
    1- de part le poids du matériau, tout reste en place
    2- en harmonie avec un cendrier, un vase ou un set de table, ce serait sympa.
    non?

    demain, je dejeune en interieur, promis!

    Tu n’es pas tout à fait d’accord avec Maher alors… Maher est pour retravailler complétement les motifs, hors je suis de ton avis quand tu dis: »des motifs différents risqueraient de perturber les artisans » et je rajouterai que l’objet ne sera plus aussi facile à identifier comme un produit artisanal. Alors que « réserver des espaces bien définis » pour ces motifs me parait plus judicieux.
    Il faut aussi prendre en compte le fait que les artisans ont besoin d’avoir leur espace d’expression… une latitude suffisante pour pouvoir s’approprier l’objet. Leur imposer un nouvel objet ET un nouveau motif est peut être un peu trop et limite leur champ d’intervention.

    Pour ce qui est des coins de table, c’est une bonne idée mais l’objet n’est pas tout de suite identifiable… en d’autres termes, les coins de table ont plutôt tendance à s’effacer au profit de ce qui se trouve sur la table… je sais pas… je ne suis pas convaincu… mais je le met de côté pour l’instant et on verra par la suite lors de la sélection…

    Je comprend ton point de vu et tes arguments sont bons… lis la réponse que j’ai faite à Réda (ci-dessous) ou je parle de cette problématique précisément.

    Je suis contre le fait de limiter l’espace d’expression de l’artisan. Je sais que chaque artisan a ses propres habitudes, repères et gestes qu’il effectue, à l’aide de gabarits et de différents outils, durant l’étape de fabrication des produits. Tu peux leur suggérer de créer de nouveaux motifs à partir de l’arabesque mais plus simplifiés sans trop charger l’objet à créer ni tomber dans le plaquage des mêmes motifs. Tu peux même leur proposer de créer deux objets : un objet avec leurs motifs et un autre avec de nouveaux motifs et par la suite vous comparerez le résultat final.

    Le but et bien sur de ne pas limiter l’espace d’expression de l’artisan mais de l’orienter pour faire que son motif soit situé dans une zone précise qui contribuera à l’harmonie de l’objet.
    La modification du motif doit être donc fait en collaboration avec l’artisan pour ne pas trop s’éloigner du motif traditionnel initial…
    Mais bon je pense que tu as raison… il faut tester, faire de nouveaux motifs. L’idée serait de créer des objets avec des motifs traditionnels et d’autres complétement revisiter… je suis pour l’expérimentation 🙂

    Le reste de la liste des produits: Fashion:
    Barrette à cheveux, coffre à Bijoux.
    Décoration: bonbonnière, pied de lampe, diffuseur de parfum, brûle parfum.

    barrette à cheveux: trop technique à réaliser par les artisans

    Coffre à bijoux: ils en font déjà de toutes les tailles.

    Diffuseur de parfum et brule parfum, c’est une bonne idée… je garde!

    une question qui n’a rien à voire
    avec quelle logiciel peut on dessiner des arabesques et arcs etc.. marocains?
    ca existe?
    merci

    Je travaille avec Illustrator.

    Sinon j’utilise les arabesques du livre « arabian geometric patterns »: http://www.amazon.fr/Arabian-Geometric-Patterns-Pepin-Roojen/dp/9057680718

    Tu as aussi MARABESK: http://www.designmaroc.com/?p=928

    Quelle est ta prochaine étape Younes?
    Est ce que tu as choisi la gamme de produits que tu vas créer avec les artisans?

    La prochaine étape?… tu es bien impatient Maher :D!
    Je n’ai pas encore choisi la gamme de produits et l’idée est que je vais vous laisser choisir… Comme je dois avoir des publications cette semaine et la semaine prochaine (auFait, la Tribune, La Vie Eco,…) je vais attendre le début de la semaine prochaine pour lancer le sondage… encore un peu de patience… et puis je veux me laisser le temps de penser à d’autres produits.

    C’est vrai je le suis toujours, c’est l’un de mes défauts.

    Merci MErci MErci, c’est ce que je cherchais!

    est ce qu’il serait interessant de l’integrer à un autre artisanat ?

    Travailler sur un type artisanat est déjà bien complexe et offre de nombreuses possibilités. Autre point, le ministère me demande de travailler précisément sur la damasquinerie.


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